l'ETOILE DE LA SOLITUDE (chapitre 2) La frénésie des sentiments, au delà de l'amour
Cette nuit-là, à l'abri du froid, Éléonore s'endormit paisiblement. Elle ne fit aucun rêve. L'aube se dévoila majestueuse, sa chaleur remplaça celle du feu qui s'était éteint depuis longtemps. Sa lumière se fit de plus en plus forte, de plus en plus éblouissante, au point de réveiller la jeune femme de sa léthargie. Lorsqu'elle sortit de la tente pour s'étirer, elle constata qu'elle n'était pas seule. Deux jeunes femmes s'étaient emmitouflées dans leur sac de couchage, près du feu. « Qui sont-elles ? Quand et comment sont-elles arrivées là ? » Éléonore ne fit aucun bruit et décida d'attendre leur réveil pour défaire sa tente. En attendant, elle grignota tout en observant le paysage en contrebas.
Les bourgeons luisaient sous les premiers rayons du soleil, qui transpercèrent les nuages pour venir éclairer les gouttelettes d'eau. Elles suintaient des feuilles. Plus haut dans le ciel, un couple d'aigles virevoltait au gré des courants ascendants, à la recherche de petites proies, cachées sous le taillis et les hautes herbes.
Éléonore se sentait bien. Elle écoutait le bruissement furtif et paisible des ruisseaux. La nature reprenait vie après un long ensommeillement. Elle dévoilait l'étendue de sa beauté. Les montagnes étalaient leurs silhouettes au monde d'en bas, leurs crêtes recouvertes de neige éternelle. « C'est une belle journée pour éprouver la mort. Le monde dans lequel j'irai vivre au-delà de ma propre vie ressemblerait-il au nôtre ? »